Why are french universities on strike today (and from next monday)?

Sorry, this post will be in french. I don’t think it will be interesting for many non-french-speaking readers, and the matters are a bit too technical to write it in english. If I have time, I’ll translate it, I promise.


Au milieu de la journée de mobilisation d’aujourd’hui, un grand nombre des personnels des universités françaises sont aussi en grève. De plus, un appel à une grève reconductible a été lancé à partir du 2 février, et il est probable qu’il soit suivi dans de nombreuses universités. Malheureusement, le pouvoir de nuisance des universités étant assez faible, cela passe souvent inaperçu dans les médias, ou alors des mots-clés sont balancés pour décrire les revendications, sans les expliquer. Je vais tenter d’y remédier un peu.

Avant de commencer, je vais me présenter: je suis demi-ATER. J’ai un diplôme d’ingénieur en informatique (de l’ENSIMAG), une thèse (depuis décembre, de l’UJF Grenoble), et je suis actuellement enseignant-chercheur en CDD à l’université de Lyon 1. Mon poste est en théorie à mi-temps (d’où le “demi-“). En pratique, je travaille à plein temps. Le poste à mi-temps me permet juste d’avoir le temps de faire autre chose que de l’enseignement (finir ma thèse, faire de la recherche, préparer mes dossiers de candidature). Je suis payé 1180 euros/mois (cf Wikipédia pour les détails). Je ne prétends pas être expert de toutes les questions que je vais aborder ici, mais je vais faire de mon mieux, et au moins donner un éclairage “de l’intérieur”.

Alors, pourquoi cette colère ?

La colère est dûe à plusieurs lois, décrets, processus et événements plus ou moins récents :

  • La Loi relative aux libertés et responsabilités des universités, aussi connue sous les noms de “loi LRU” et “loi d’autonomie des universités”. Cette loi transfère de nombreuses compétences aux universités, leur donnant beaucoup de libertés notamment pour gérer leur budget, leurs ressources humaines, et leur patrimoine immobilier.
  • Le décret modifiant le statut des EC (enseignants-chercheurs). Ce décret modifie profondément les conditions de travail des EC.
  • La réforme des IUFM (“mastérisation de la formation des maîtres”), qui forment les enseignants du primaire et du secondaire.
  • Récemment, l’annonce d’un Contrat Doctoral Unique, pour remplacer certains (pas tous!) des contrats des doctorants (=”thésards”).
  • La réorganisation des organismes de recherche, en particulier du CNRS.
  • Les budgets des universités annoncés récemment, globalement en baisse, et en contradiction avec les réformes annoncées ou déjà mises en place qui sont coûteuses en heures d’enseignement. (voir ici par exemple)
  • L’accord entre la France et le Vatican sur l’équivalence des diplômes des universités catholiques
  • Le discours de Nicolas Sarkozy du 22 janvier (cf Elysée et réponse de SLR), perçu comme une énorme provocation.

Tout d’abord, il faut se souvenir que le monde de l’enseignement supérieur et de la recherche est extrèmement compliqué. Il y a un nombre très important d’acteurs et de statuts différents, qui sont malheureusement quasiment tous nécessaires ou utiles. Vu de l’extérieur, évidemment, c’est pas facile, et ça ressemble à une usine à gaz, mais il faut garder en tête qu’on ne parle pas d’une PME, et qu’il faut être capable de dialoguer avec de très nombreux autres acteurs, aussi bien en France qu’à l’étranger. En pratique, vu de l’intérieur, ça ne fonctionne pas si mal que ça, surtout vu les moyens qu’on a.

La plupart des réformes récentes du gouvernement sont construites sur le même modèle:

  • on part d’une constatation avec laquelle (presque) tout le monde est d’accord.
  • on propose une réforme pour corriger le problème. De préférence, la réforme est baclée, et oublie complètement certains aspects ou acteurs importants.
  • au passage, on fait passer des micro-réformes sans rapport avec le reste, de préférence permettant d’économiser de l’argent en diminuant fortement la qualité de la formation ou les conditions de travail.
  • on fait semblant d’organiser une concertation, en ignorant les retours.
  • on annonce la réforme en expliquant à quel point elle va révolutionner le monde, si possible en truquant un peu les chiffres pour augmenter l’effet d’annonce.
  • on passe à la réforme suivante.

La majorité des EC ne s’opposent pas aux réformes proposées: toutes ont des bons côtés, et certains de leurs changements sont nécessaires et bienvenus. Ils s’opposent à des “détails” techniques qui n’en sont pas, des bugs absolument critiques qu’il faut corriger, et que le gouvernement ignore, volontairement ou involontairement, par précipitation.

Prenons la réforme du statut des EC.
Actuellement, un EC fait 192h d’enseignement en heures équivalent-TD par an (ce sont les heures de présence effectives devant les étudiants, qui excluent absolument tout le reste — préparation des cours, surveillances d’examen, correction de copies, jurys, et les autres rôles des enseignants-chercheurs: recherche et responsabilités administratives). 1h de cours vaut 1.5h de TD, et 1h de TP vaut 2/3h de TD.
Après la réforme:
Р1h de TP vaut 1h de TD, ce qui est un bon point: cela ̩vite de privil̩gier des TD car ils sont plus rentables, alors que des TP sont souvent plus utiles au ̩tudiants. Probl̬me: comment financer les heures suppl̩mentaires, si les budgets baissent ?
– Il n’y aura plus de service “standard” de 192h eqTD. Le service de chaque EC est modulé. Par qui? Le président de l’université, tout seul. En fonction de quoi? En théorie de l’activité de recherche de l’EC (très difficile à évaluer de manière juste), et le décret est très flou sur la mise en oeuvre. Avec quelles possibilités de recours? Aucune, a priori.

Autre réforme: la loi sur l’autonomie des universités, qui deviennent maîtres de leurs budgets.
Oui, mais certains établissements à l’intérieurs des universités étaient mieux dotés jusqu’à présent, en raison de leurs spécificités: les IUT (filière avec sélection à l’entrée, diplôme au programme national, très bon encadrement des étudiants …). Et les IUT réussissent plutôt beaucoup mieux que le reste de l’université, (notamment) grâce aux moyens supplémentaires.
Après la réforme: la dotation des IUT va être gérée par leurs universités de rattachement, avec un nouveau mode de calcul qui va entrainer une énorme baisse de la dotation (-30% à -40%). Cela annonce la mort des IUT à moyen terme, ou au moins leur “entrée dans le rang”. (voir ici pour qqes exemples concrets). Pourquoi casser ce qui marche bien ?

Finalement, la réforme des IUFM: (attention, c’est le sujet que je connais le moins bien)
D’après ce que j’ai compris, les modalités des concours (CAPES, etc) changeront en 2010, et, au lieu de sanctionner la fin des études dans un IUFM, seront accessibles au niveau master (bac+5). Du coup, de nouveaux masters vont être créés au sein des universités pour acceuillir les étudiants se destinant à ce concours.
Je crois comprendre que les revendications portent sur:
– le problème de la baisse de qualité de la formation des maîtres (notamment, pour faire des économies, la suppression du stage obligatoire en deuxieme année d’IUFM)
Рune r̩forme faite dans la pr̩cipitation
Voir ce site, par exemple.

En résumé, espérons que cette mobilisation débouche sur une amélioration des réformes, avec une vraie concertation permettant de résoudre les différents points de conflits, et pas sur un passage en force en l’état, ou sur une suppression pure et simple de la réforme… Mais c’est beaucoup plus difficile que de faire des annonces bien visibles pour passer au 20h…

En tout cas, après m’être plongé dedans aujourd’hui, j’ai l’impression qu’il y a un gros déficit d’information et de vulgarisation de la part des différentes organisations syndicales et des associations… Ca n’est finalement pas si étonnant que les journalistes communiquent si mal sur les revendications.

Liens:
Sauvons l’Université (SLU)
Sauvons la recherche (SLR)
Conférence des présidents d’université (CPU) (La CPU est une organisation plutôt proche du pouvoir, et plutôt mesurée. Si la CPU communique son désaccord, c’est que c’est très grave.)

On Debian membership

The more I think about it, The more I’m convinced that the both approaches that have been proposed to change the way we deal with Debian membership (Joerg’s new statuses for non-developing contributors, and Lars’ counting of advocates) are both steps in the wrong direction.

I really would like something simpler, and less technical, to become a Debian Developer. After all, what matters is that we trust new developers to make the right decisions (for example, not touch something that they are not confortable with). We currently verify that they know each and every technical bit about things that they may never encounter during their DD life, but that doesn’t say anything about their ability to work with others inside a community, or their judgement when touching packages that they don’t maintain.

For example, we could have something inspired by the current process to become a Debian Maintainer: instead of going through 50+ questions, we could rely on advocations from existing Debian Developers to judge new applicants. The advocation wouldn’t simply be “+1” emails (as in Lars’ proposal), but would instead contain a detailed description of what the applicant did. A group of DDs (DAMs, basically) would then read the advocation emails, and decide whether there’s sufficient proof that the applicant can be granted DD status.

That would allow a much faster process, removing the load from the Application Managers and NM Frontdesk Members. And it probably wouldn’t reduce the quality of new DDs, because of the need to collect advocation emails from several DDs.

Probably the best way to move forward with that would be to work on a document (DEP?) that would list all the changes and explain them, and then ask all the developers to vote on it, like it was done for the Debian Maintainers GR. Are there some people interested on working on a first draft of such a document?

Date/time anecdotes

If you don’t know that leap years don’t always happen every 4 years, you really should read about the switch from the Julian to the Gregorian calendar. PostgreSQL’s documentation on the topic is also interesting, as well as the output of ncal -p.

On a related subject, the insertion of a leap second triggered a few interesting blog posts from Dave Jones (1, 2, 3), and also a Linux bug, reported on slashdot, and already fixed.

(Yes, that post was mostly an I-need-to-bookmark-this post.)